La majorité des mariages contractés par les deuxièmes générations turques vivant en France sont des mariages arrangés par les familles, contractés entre cousins. Mariages arrangés, avec l'assentiment des époux qui fait de l'endogamie la règle mais qui ne sont pas pour autant des mariages forcés. Les vraies difficultés concernent surtout les femmes conjointes de Français, d'un niveau social supérieur à leur mari, et qui découvrent à leur arrivée en France, des conditions de vie parfois difficiles.
Etude de l'autorité en Turquie et tout particulièrement dans les relations familiales
A partir des rites établis dans la sunna, dans les gestes et dires du Prophète, ces anthropologues ont mis en évidence le modèle musulman du rituel sacrificiel. Contrairement au christianisme, l'islam n'inscrit pas le sacrifice au coeur de son dogme. Néanmoins il lui accorde une place essentielle dans ses pratiques rituelles. Accompagnant toutes les étapes de la vie individuelle, producteur de lien social, lieu de multiples recompositions et transgressions, produisant de nouvelles références locales, même sur le plan de l'islam transplanté, les rituels sacrificiels musulmans illustrent l'ensemble des thèmes que la théorie anthropologique du sacrifice s'est attachée à mettre en évidence : cuisine du sacrifice, dette sacrificielle, fonctions thaumaturgiques. La première partie de ce texte est consacrée au rituel ibrâhîmien et à son statut dans l'islam contemporain. La deuxième montre la pratique du sacrifice en relation au cycle de vie. La troisième met en exergue le passage du religieux au social par le truchement des repas et des fêtes sacrificiels. La quatrième concerne les sacrifices propitiatoires dans les traditions turque, pakistanaise ainsi que chez les marabouts africains de Paris. Enfin, la cinquième partie analyse trois fêtes du sacrifice : en milieu lébu (Sénégal) ; chez les Soudanais de Wad Madani et chez les Gnawa du Maroc.
La pluralité de l'islam turc est largement méconnue. Sunnites et alévis-bektachis sont séparés par un clivage confessionnel irréductible. Sur ces différences religieuses, se greffent des différences ethniques entre Turcs et Kurdes. Au sein de chacun de ces groupes, coexistent différentes tendances organisées en partis politiques, en associations, en confréries. Chez les jeunes de l'immigration, l'islam n'a pas un rôle identitaire et collectif.
A partir d'un échantillon de jeunes Turcs et Kurdes Alévis, les auteurs interrogent l'identité culturelle des générations issues de l'immigration et les traits d'appartenance générationnels qui transcendent les frontières que ce soit dans la pratique religieuse, dans les relations enfants-parents, dans leurs amitiés avec les Français ou dans l'usage actif qu'ils font de l'audiovisuel. La télévision comme moyen de communication transnational sert de révélateur au besoin de maintenir des échanges entre la France et la Turquie bien au-delà de la famille et témoigne de la vitalité des réseaux communautaires qui se vivent à l'heure de la modernité satellitaire.
Ce texte propose diverses réflexions sur l'islam et la France. En particulier, les questions de la tolérance, du relativisme culturel, de la modernisation de l'islam (et de la modernité islamisée), du foulard et de l'égorgement des moutons sont abordées. Derrière chaque problème semble se dissimuler un ensemble de questions plus articulées. Car on ne sait pas avec quel interlocuteur musulman aménager un espace et un temps pour l'islam, de façon qu'il ne soit plus considéré seulement un fait d'ordre public.
La formation joue un rôle central dans la définition ou la consolidation de l'identité professionnelle. Mais quelle démarche pédagogique adopter en situation interculturelle ? Comment faire dialoguer des acteurs aux cultures professionnelles diverses sinon opposées ? Quel regard les CEFISEM jettent-ils sur eux-mêmes, vingt ans après la création de cette institution atypique ?
Par son histoire, sa géographie et sa démographie, l'immigration turque en France occupe une position quelque peu en marge du devenir de la diaspora turque en Europe. La question qui se pose dès lors est celle de savoir si l'on peut parler d'une communauté turque : en effet, il convient d'envisager l'immigration turque non pas comme une communauté homogène des Turcs installés dans tel ou tel pays, mais d'un archipel des «minorités communautaires». Il faut alors, cas par cas, restituer la genèse, les structures et les choix en termes d'identité culturelle, définie comme un ensemble d'idéaux de vie en société. L'auteur envisage ici l'étude de deux aspects de la diaspora turque d'Europe : la dynamique segmentaire et ses constituants (communauté de terroir, appartenance ethnique et/ou confessionnelle); la dimension générationnelle et ses prolongements (générations issues de l'immigration).
En dehors de l'Europe, plusieurs pays doivent faire face à des flux d'immigrés en provenance de l'Est. C'est le cas d'Israël qui accueille des juifs soviétiques ou de la Turquie qui, outre l'obligation de faire face à une migration interne de Kurdes reçoit des Georgiens. Enfin, c'est le cas des Etats-Unis qui favorisent l'exode des cerveaux en provenance de la CEI, sans oublier l'Italie confrontée à l'exode des Albanais.
Analyse de l'immigration turque en Europe en général et en France en particulier. Pour l'auteur, cette immigration n'est pas à envisager comme une communauté homogène, et la question se pose de savoir si l'on peut parler à proprement parler d'une communauté turque. Dans un deuxième temps, l'auteur cherche à élucider la dimension générationnelle d'une identité nouvelle-historiquement déterminée par la durée de l'expérience migratoire des Turcs en France-à travers l'analyse de plusieurs paramètres : le contexte de rupture au regard de la société d'origine, la génération, en tant que lien d'une authentification de soi, et la tradition épique de l'imaginaire turc.
Un important dossier sur vécu, représentations et pratiques de l'islam en Europe et au Maghreb. Partant d'une question provocante sur «le moment exact où la force de travail est devenue danger islamique», c'est tout le problème du statut social et juridique du culte musulman, hors de toute main-mise des pays d'origine, qui est ainsi posé dans la perspective de 1993. Problème qui en génère d'autres, dans le creux des paradoxes, proximité et méconnaissance de l'islam, droit et usages, universalisme et ethnocentrisme. Faits sociaux et faits culturels des deux rives sont ici interrogés dans leur légitimité comme dans leurs dérives.
La langue turque actuelle est née pour l'essentiel de la réforme d'Atatürk en 1932. Comment est-on passé de l'ottoman au turc. Comment fonctionne le «turc nouveau». Une approche historique et linguistique pour répondre aux interrogations de nombreux enseignants et travailleurs sociaux face à une langue peu connue en France.
L'institution scolaire est confrontée à l'hétérogénéité culturelle et linguistique de son public. Les principes traditionnels d'«égalité de traitement pour l'égalité des chances» (France), «d'éducation for all» (Royaume-Uni) sont de moins en moins en résonnance avec la situation scolaire des enfants de l'immigration. Quelle place pour la langue et culture d'origine à l'école.
Après un rappel des aspects essentiels de l'immigration turque dans l'Europe industrielle, l'auteur étudie la tradition du mariage et le choix du conjoint en Turquie (rencontre avec le conjoint, décision de mariage), puis la tradition matrimoniale dans l'émigration (critères de choix du conjoint, compléxité de l'ethnicité, droits des femmes). Enfin il s'interroge sur les conséquences des migrations, présentant dans la famille migrante le modèle anticipé de l'éventuelle évolution des pratiques culturelles du pays d'origine.
Description de l'immigration turque en France et en Allemagne RF.. Le nombre élevé de jeunes d'âge scolaire ne permet pas de répondre aux questions qui agitent la communauté turque en France : retour au pays, réussite professionnelle des enfants en France, conservation du patrimoine culturel.